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Clavier et style par Alpha et Oméga Nantes

Etre dans l’œil du cyclone : usage courant ou réalité météorologique

30 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Le mot du jour

Cette expression fait partie des lieux communs journalistiques. De nombreuses manchettes ont ainsi proclamé en gros caractères que tel homme politique était " dans l’œil du cyclone ".

 

Mais se représenter un cyclone comme une sorte de dieu, ayant un œil assez grand pour y mettre un politique, c’est carrément se mettre le doigt dans l’œil. Qu’on se le dise, Monsieur le ministre Trucmuche n’est pas dans l’œil du cyclope !

 

Un cyclone est une forte dépression tropicale dans laquelle de gigantesques nuages se mettent en rotation sous l’action de la force de Coriolis liée à la rotation de la terre. Ce mouvement tournant crée au centre de l'amas une zone appelée œil, large de 40 kilomètres en moyenne. Il a la forme d'un entonnoir, plus large en haut qu'en bas, entouré d'une muraille nuageuse qui monte jusqu'à 14 à 18 kilomètres de hauteur. À l'intérieur de l'œil, le vent est faible et le ciel peu nuageux. C'est dans le mur de nuages qui l'entoure que règnent les conditions les plus infernales du cyclone, vents violents et précipitations diluviennes.

 

Donc logiquement, Trucmuche est dans la zone la plus calme, le moment de douceur dans un monde de brutes. Pour ceux qui sont soucieux de rester fidèles au sens propre, l’expression être dans l’œil du cyclone signifie rester calme au milieu d’une tempête.

 

Mais plus souvent, il y a eu amalgame. L’œil du cyclone étant le centre du tourbillon, être dedans veut dire être dans la tourmente, au cœur de la tempête. C'est-à-dire que M. Trucmuche est en mauvaise posture, dans une situation
difficile et un contexte mouvementé. C'est lui le plus menacé : il est exactement à l'endroit où les perturbations sont plus fortes, en plein milieu de la tourmente. L'œil, c'est donc le milieu. Par extension, il est visé, dans le collimateur, le point de mire. Et donc, ses proches eux-mêmes le regardent d’un autre œil.

 

C’est dire si l’évolution de la langue (les esprits chagrins ajouteront " et la présentation des bulletins ") est faite par des personnes ne connaissant pas la météorologie puisqu’on est arrivé à un sens diamétralement opposé au sens initial.

 

D’un autre côté, l’œil du cyclone est peut-être calme mais c’est un calme trompeur, celui qui précède (et suit) la tempête, un retour brutal et paroxystique avec des vents soufflant à de folles vitesses dans le sens inverse de ceux qui se déchaînaient avant que l'œil ne ramène un calme provisoire.

 

Bref, dans les deux cas, Trucmuche a intérêt à ne pas avoir froid aux yeux.

 

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Ces petits rien qui font des bleus au cœur… les mots des bleus

27 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Le mot du jour

Bleu-blanc ; bleu naissant ; bleu pâle ; bleu ciel ; bleu mourant ; bleu mignon ; bleu layette ;

Bleu céleste qui tient le milieu des nuances…

Bleu reine ; bleu turquin qui deviendront des bleus foncés

Bleu roi…

Bleu canard ; bleu électrique ; bleu gris ; bleu de Chine ; bleu cobalt ; bleu pétrole ; bleu gitane;

Bleu pervenche ; bleu lavande ;

Bleu pers milieu entre le vert et le bleu , bleu lagon ; bleu turquoise

Bleu d’enfer ou bleu noirâtre

 

  • Azur : bleu clair intense comme celui du ciel dans le Midi.
  • Azurin : bleu pâle tirant un peu sur le gris
  • Bleu cerise : utilisé pour désigner le rouge, sans le dire…
  • Cérulé : bleu sombre. L’adjectif correspondant est céruléen.
  • Cyan : une des couleurs primaires en impression. Bleu soutenu et lumineux
  • Guède : nom vulgaire du pastel employé pour teindre en bleu.
  • Indigo : bleu jeans entre le violet et le bleu
  • Isatide : gris bleuté de la couleur d’un renard polaire.
  • Outremer : belle teinte bleue que l’on extrait du lapis-lazuli.
  • Parme : couleur mauve soutenue de la violette du même nom.
  • Pastel : plante bisannuelle de la famille des crucifères permettant d’obtenir une teinte bleue solide.
  • Pers (e) : intermédiaire entre le bleu et le vert
  • Tournesol (des teinturiers) : matière colorante bleue en milieu basique et rouge en milieu acide.
  • Turquin : bleu foncé et mat. Marbre bleu veiné de blanc provenant d’Italie.
  • Turquoise : pierre précieuse de couleur bleu vert.
  • Violet : mélange de rouge et de bleu.
  • Zinzolin : violet rougeâtre obtenu à partir de la graine de sésame. D’où zinzoliner = donner une couleur bleue.

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Truc mnémotechnique : leur avec ou sans s devant un verbe

23 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Grammaire et orthographe

Pour le savoir, il suffit de se rappeler l’histoire suivante :

 

Un professeur saoul disait à ses élèves avec sa voix pâteuse :

On leurs z'a dit, on leurs z'a répété... que leur devant un verbe ne prend jamais
de " s " !!!

Effectivement, il faut vraiment avoir sacrifié à Bacchus pour faire une liaison aussi mal t’à propos !

 

Je dois cette histoire mnémotechnique à Abacalettres qui la tient elle-même de Madame Annick Morisseau qui lui faisait des dictées lorsqu’elle était jeune.

Merci à elle de nous en avoir fait profiter.

 

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Les bases de la grammaire : De quel groupe est mon verbe ?

23 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Grammaire et orthographe

Pour savoir – à peu près – comment conjuguer un verbe, il faut déjà déterminer de quel groupe il est.

Pour cela, il faut regarder son infinitif.

 

S’il se termine en er, le verbe est du 1er groupe :

Exemple : chanter, pleurer, manger, aimer, acheter, rêver, passer…

 

Une seule exception, le verbe aller qui est du 3ème groupe car il est totalement irrégulier.

 

Les verbes du 1er groupe sont des amis faciles à vivre, leur conjugaison est sans problèmes à telle enseigne que lorsqu’un nouveau verbe est créé, il est quasiment systématiquement du 1er groupe : surfer, zapper, bloguer…

 

S’il se termine en ir et qu’il devient –issons avec nous, alors il est du 2ème groupe :

Exemple : finir, nous finissons ; choisir, nous choisissons.

 

Une petite difficulté est de ne pas prendre abusivement un verbe du 3ème groupe en ir pour un verbe du 2ème groupe. Par exemple : venir donne nous venons et non nous venissons donc venir n’est pas du 2ème groupe.

 

Et le 3ème groupe est un groupe fourre-tout où il y a tous les verbes qui ne sont ni du 1er ni du 2ème groupe…

C’est le groupe des empêcheurs de conjuguer en rond, celui de tous les dangers.

 

Il y a par exemple avoir, être, aller, venir, paraître…

 

Bref, c’est le groupe des enquiquineurs.

 

Il arrive même qu’un nouveau verbe du 1er groupe soit créé pour prendre la place d’un verbe du 3ème plus délicat.

 

Ainsi, résoudre est souvent remplacé par solutionner.

 

On peut s’en attrister mais c’est un fait.

 

Gare aux verbes qui se ressemblent mais qui n’appartiennent pas au même groupe (en général, il y a un verbe du 1er groupe et un d’un autre groupe) :
  • Les gravures parent les murs de la classe : verbe parer 1er groupe
  • Je pars à 8 heures : verbe partir 3ème groupe
  1. L’automne dore les forêts : verbe dorer 1er groupe
  2. Je dors tard le week-end : verbe dormir 3ème groupe
  1. Je serre l’écrou de mon vélo : verbe serrer 1er groupe
  2. La maman sert la salade : verbe servir 3ème groupe

 

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Les rouges du passé

20 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Le mot du jour

Le temps s’enfuit, les couleurs fanent au soleil. Leurs noms aussi s’effacent et se perdent dans l’oubli.

Rouge brique, corail, pourpre, sang, tomate, framboise, bordeaux, lie-de-vin... 

 

Combien de fois n’avons-nous pas trouvé au détour d’une phrase, un nom de couleur dont nous n’avions pas la moindre idée de ce qu’il recouvrait ?

 

Alors, en voici quelques-uns dans la gamme des rouges.

  • Amarante : belle fleur d’un rouge pourpre velouté.
  • Andrinople : étoffe de coton bon marché, le plus souvent rouge vif.
  • Carthame : plante ornementale entant dans la composition du fard ou vermillon d’Espagne. La Carthamine, le principe colorant est employé pour les teintures en rose, rouge cerise et rouge ponceau.
  • Cinabre : combinaison de soufre et de mercure. Beau rouge utilisé pour la peinture, les cires à cacheter et les objets d’art.
  • Cochenille : insecte fournissant les plus belles nuances d’écarlate et de pourpre.
  • Cuisse de nymphe émue : rose incarnat.
  • Ecarlate : couleur rouge très vive obtenue à partir de cochenilles.
  • Eosine : du grec eos " rougeur de l’aube " obtenue en traitant la fluorescéine par le brome.
  • Garance : plante dont les racines donnent un rouge vif très solide.
  • Incarnat : rouge clair et vif tirant sur la couleur de la chair.
  • Incarnadin : plus pâle que l’incarnat.
  • Magenta : cramoisi foncé. Une des couleurs de base de l’impression ;
  • Marengo : Nuance très foncée de brun rouge piqueté de blanc comme par des grains de poussière.
  • Mauve : entre le rose et le violet pourpre.
  • Nacarat : rouge clair dont les reflets rappellent ceux de la nacre.
  • Opéra : rouge pourpre
  • Orange : combinaison du rouge et du jaune.
  • Ponceau : ancien nom vulgaire du coquelicot. Beau rouge vif foncé.
  • Pourpre : rouge foncé tirant sur le violet. Couleur impériale par excellence extraite d’un mollusque, le murex.
  • Puce : brun rouge assez foncé rappelant celle de l’insecte.
  • Rocou ou Roucou : Beau rouge orangé qu’on extrait des graines du rocouyer, arbrisseau originaire d’Amérique tropicale.
  • Rose : rouge très pâle semblable à une rose.
  • Sardoine : variété d’agate calcédoine rouge sang ou orangée.
  • Tango : Orange très vif.

Pierre Dac est l’auteur d’une phrase dont il serait dommage que vous ne voyiez pas la couleur :

Si la matière grise était rose, personne n’aurait d’idées noires.

 

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Attention, virelangues dangereux : les exercices de diction

16 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Le mot du jour

(Phrases à répéter plusieurs fois de suite et le plus vite possible… fous rires garantis).

 

Didon dîna, dit-on, du dos dodu d’un dodu dindon.

 

Tonton, ton thé d’a-t-il ôté ta toux ? Oui, mon thé m’a ôté ma toux.

 

Si mon tonton tond ton tonton, ton tonton tondu sera.

 

Combien sont ces six saucissons-ci et ces six saucisses aussi,

Si c’est six sous ces six saucissons-ci et six sous ces six saucisses aussi ?

 

Ciel ! si c’est cinq sous ces six ou sept saucissons-ci,

C’est cent cinq sous ces cent six ou cent sept saucissons aussi !

 

Si six scies scient six cyprès, ces six cyprès seront sciés.

Si six scies scient six cigares, six cent six scies scient six cent six cigares.

 

Si ces six sangsues-ci sont sur son sein sans sucer son sang,

C’est que ces six sangsues-ci sont sans succès ;

 

Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien.

 

Le méchant chien chasse en cherchant le chat dans les champs.

 

Si six cents sous, c’est six cents soucis, six cent six sous, c’est six cent six soucis !

 

Ciel, si ceci se sait, ces soins seront sans succès !

 

Quand un cordier veut sa corde accorder

Pour sa corde accorder, trois cordons il accorde

Mais si l’un des cordons de sa corde décorde,

Le cordon décordant fait décorder la corde.

 

Gros gras grain d’orge, quand te dé-gros-gras-grain-d’orgeriseras-tu ?

Je me dé-gros-gras-grain-d’orgeriserai quand les autres gros gras grains d’orge se dé-gros-gras-grain-d’orgeriseront.

 

Petit pot de beurre, quand te dé-petit-pot-de-beurriseras-tu ?

Je me dé-petit-pot-de-beurriserai quand tous les petits pots de beurre se dé-petit-pot-de-beurriseront.

 

Trois gros rats gris dans trois gros trous très creux.

 

Ton tas de riz tenta le rat ; le rat tenté, le riz tâta !

Tas de riz, tas de rats. Tas de riz tentant, tas de rats tentés :

Tas de rats tentés tâta tas de riz tentant !

 

Il m’eût plus plu qu’il plût plus tôt !

 

Panier piano ; Panier piano ; Panier piano...

 

Je veux et j’exige !

 

Pie a haut nid. Caille a bas nid. Coucou n’a ni haut nid ni bas nid !

 

Chat vit rôt, rôt tenta chat, chat mit patte à rôt, rôt brûla patte à chat…

 

Pruneau cuit, pruneau cru.

J’ai trop tôt cru.

 

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Quelques proverbes

13 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Le mot du jour

La pierre tombe sur l'oeuf... tant pis pour l'œuf.

L'oeuf tombe sur la pierre... tant pis pour l'œuf.

Chypre

 

Les humains disent que le temps passe.

Le temps dit que les humains passent.

Sanscrit

 

Si tu avances, tu meurs ; si tu recules, tu meurs... alors, à quoi sert de reculer ?

Zoulou

 

Le soldat qui s'enfuit au combat est un soldat qui peut resservir.

Italie

 

La semaine du travailleur a sept jours. Celle du paresseux a sept demains.

Allemagne

 

Evidemment, l'intérêt d'un proverbe outre de nous faire rire ou réfléchir, est de pouvoir être détourné à son gré.

 

Ainsi, le classique :

Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse.

 

est devenu sous la plume de Beaumarchais :

Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin... elle s'emplit.

 

Jouant sur le sens du mot  cruche, Jules Renard remarque :

Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin... elle se case.

 

Quant à Raymond Queneau, il tire d'un jeu de mots de surprenantes conclusions zoologiques :

Tant va l'autruche à l'eau qu'à la fin elle se palme.

 

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Notre votre ou nôtre vôtre : les subtilités de l’accent circonflexe

9 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Grammaire et orthographe

Le " petit chapeau " de notre enfance est un petit malin. Il a l’air de rien mais il dit beaucoup de choses comme autrefois, le chapeau servait à saluer ou à mépriser.

  • C’est notre chapeau. C’est le nôtre !
  • C’est votre école. C’est la vôtre.

Vous remarquerez que si notre est suivi d’un nom alors il ne prend pas d’accent circonflexe alors que dans le cas contraire il en prend un.

 

Pour s’en rappeler, il y a deux méthodes :

 

Soit vous vous fiez à votre oreille :

 

Notre c’est un o ouvert comme dans la cotte de maille du chevalier, la note de musique etc.

 

Nôtre c’est davantage nOOOOtre, un o plus profond, celui de la Côte d’Azur ou de la côte de bœuf.

 

Le problème c’est que selon votre région d’origine, cela marche plus ou moins bien.

 

Alors moi, j’avais une petite histoire mnémotechnique :

 

Notre et votre sont de grands timides qui ont toujours peur de sortir de chez eux pour aller jouer dans une phrase.

 

Alors, ils ne sortent qu’avec un copain, un nom qui les tient par la main et qui les protège.

 

Mais si le nom n’est pas disponible ou a un empêchement de dernière minute, ils sont parfois bien obligés de sortir tout seuls, comme des grands.

 

Alors, comme ils ont peur de tout le monde, ils se cachent la tête sous un chapeau pour ne pas être reconnus, un peu façon star mettant ses lunettes et une écharpe pour pouvoir sortir incognito.

 

Mais évidemment, comme les stars, tout en faisant semblant de n’y être pour personne, ils seraient désolés qu’on ne les remarque pas… alors, ils mettent en valeur leur egOOOOOOOO.

 

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Etre bon en orthographe : avant tout une question de mémoire

6 Octobre 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Grammaire et orthographe

 

Disons-le tout de go : l’orthographe n’a rien à voir avec l’intelligence (ouf !). Juger de la valeur de quelqu’un par la qualité de son orthographe est cependant une erreur qu’on fait tous les jours.

 

La maîtrise de l’orthographe est avant tout une question de mémoire.

 

D’où l’importance des éculés mais toujours précieux " mais où est donc Ornicar ? " que nous avons appris sur les bancs de la communale.

 

Ils aident à acquérir une orthographe acceptable en nous facilitant la mémorisation car avoir toujours le petit Larousse dans sa poche relève de l’entraînement du culturiste.

 

La mémoire soit, mais quelle mémoire ?

 

Si vous possédez une mémoire visuelle très forte, vous n’aurez aucune difficulté avec l’orthographe d’usage comme sonner mais dissoner (et oui, cela peut faire bizarre…). Il suffit d’écrire les deux orthographes côte à côte et de reconnaître celle " qui marche ".

 

En revanche, vous devrez être très vigilants quant à la grammaire car certaines formes ne sont pas courantes bien que parfaitement correctes. Ecrire je fait ou je mit est une faute typique de gens qui comptent sur leur très bonne mémoire visuelle pour s’en tirer.

 

Les correcteurs d’orthographe ont fait des progrès considérables pour détecter ce type de fautes mais ils ne sont réellement efficaces que lorsque vous écrivez façon rédaction de CM2, avec des phrases basiques et sans trop de subtilité. Sinon, ils peuvent carrément vous induire en erreur.

 

Ceux qui ont moins de mémoire visuelle pallient généralement ce problème en développant leurs connaissances grammaticales, leur raisonnement.

 

L’accord du participe passé sera pour eux un jeu d’enfant et a contrario, ils auront des difficultés avec l’orthographe d’usage. Les fautes sont considérées comme moins graves surtout pour les textes dactylographiés où on peut toujours mettre cela sur le compte d’une erreur de frappe.

 

Les correcteurs d’orthographe les détectent relativement bien – mais ce n’est pas parfait. Par contre, elles sont difficiles à corriger.

 

Tout notre problème vient du fait que le français est une langue latine prononcée à la manière germanique c'est-à-dire en accentuant le début du mot et non la fin.

 

Ainsi le mot latin arbor, prononcé à l’italienne en insistant sur le or, est devenu en mettant l’accent tonique sur ar notre arbre. Le même phénomène explique pourquoi lyceum est devenu lycée et matinea, matinée.

 

Voilà pourquoi de ces trois mots français finissant par e, deux sont masculins : arbre (car les mots latins terminés par er, or et os sont masculins) et lycée (les mots latins en um sont neutres ce qui correspond au masculin français).

 

Matinée sera féminin car les mots latins terminés par a le sont.

 

Dès lors, les difficultés que nous rencontrons se situent non pas au début du mot (ou nous pouvons grosso modo nous fier à notre oreille) mais essentiellement au niveau de cette fin qu’on ne prononce pas.

 

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