Ventre saint-gris !
Que ne faites vous gronder un ventre-saint-gris, comme un tonnerre enfermé dans une espoisse nuée ? dit-on à Henri IV dans un pamphlet de 1604.
Tout le monde est d’accord : nous devons cette expression ou du moins sa popularité à Henri IV, grand jureur devant l’Eternel, roi truculent et bon vivant qui sentait l’ail et aimait la poule au
pot.
Mais quant à la signification de ce juron, les avis sont partagés :
Certains penchent pour la déformation, soit de Vendredi saint, soit de Ventre de saint Denis.
Le Petit Robert tient Ventre saint-gris (que j’ai aussi trouvé orthographié Ventre-saint-gris) pour un euphémisme plus ou moins doux remplaçant
Ventrebleu lui-même euphémisme pour Ventre-Dieu.
Une autre interprétation est que les précepteurs du futur Henri IV lui avaient permis de jurer ainsi parce que cela leur semblait moins blasphématoire. Cerise sur le gâteau, cela permettait de
tourner en dérision saint François d’Assise et par rebond les franciscains qui portaient une robe grise. En bon huguenot (à cette époque), le prince n’aimait pas particulièrement cet ordre…
Certains, plutôt mauvaises langues, affirmaient que ce juron ne voulait rien dire.
Mais j’ai trouvé une autre interprétation qui a ma préférence parce que je la trouve plus poétique : G. Henry affirme que Henri IV avait pris l’habitude de jurer par le ventre et le sang
du Christ (Ventre sangue christi). Lorsqu’il est entré dans Paris et qu’il se fut converti, il continuait avec son accent chantant à utiliser ces jurons fleuris,
inconnus des Parisiens. Dans leur oreille, Ventre sangue christi devint Ventre-saint-gris qui ne serait alors ni saint, ni gris.
Noël F., Carpentier L. J., 1831, Philologie française ou dictionnaire étymologique, critique, historique, anecdotique, littéraire, t. 2, éd. Le Normant,
Paris.
Henry G., 1992, Dictionnaire des expressions nées de l’histoire. Taillandier, Paris.
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Alors, la coupe… je vous la fait sombre ou claire ?
La gent féminine n’est pas composée que de gentes dames !
Pour détendre l’atmosphère…
La densité d’un texte
Abréviations courantes : de M à P
Madame |
Mme ou Mme |
Mademoiselle |
Mlle ou Mlle |
Maître |
Me |
Maîtres |
Mes |
manuscrit |
ms. |
manuscrits |
mss |
masculin |
masc. |
mathématiques |
math. |
maximum |
max. |
mégahertz |
MHz |
mensuel |
mens. |
Mesdames |
Mmes ou Mmes |
Mesdemoiselles |
Mlles ou Mlles |
Messieurs |
MM. |
mètre carré |
m² |
mètre cube |
m3 |
mètre par seconde |
m/s |
mètre |
m |
métro |
M° |
microgramme |
µg |
micromètre |
µm |
microseconde |
µs |
milligramme |
mg |
millilitre |
ml |
millimètre |
mm |
milliseconde |
ms |
minimum |
min. |
minute (angle) |
’ |
minute (temps) |
min |
mole |
mol |
Monseigneur |
Mgr ou Mgr |
Monsieur |
M. (la forme Mr est typographiquement incorrecte… mais si…) |
musique |
mus. |
mythologie |
myth. |
nanoseconde |
ns |
newton par mètre |
N/m |
newton |
N |
nono |
9° |
Nord |
N. |
nota bene |
N.B. |
note de l’auteur |
N.D.A. |
note de la rédaction |
N.D.L.R. |
note du traducteur |
N.D.T. |
notre référence |
n/réf. |
Notre Saint-Père (le Pape) |
N.S.P. |
Notre-Dame |
N.D. |
numéro |
n° |
numéros |
nos |
octavo |
8° |
officier (décoration) |
O. |
opere citato |
op. cit. |
Ouest |
O. |
Ouvrage cité |
ouvr. cité |
page |
p. |
pages |
pp. |
par exemple |
p.ex. |
par ordre |
p.o. |
paragraphe(s) |
parag. ou § |
parking |
park. |
particulier |
part. |
partie |
part. |
pascal |
Pa |
pavillon |
pav. |
Père |
p. |
photographie |
phot. |
picoseconde |
ps |
pièce |
p. |
pierre de taille |
pierre de t. |
place |
pl. |
porte |
pte |
possibilités |
possib. |
post-scriptum |
P.-S. |
potentiel Hydrogène |
pH |
pour cent |
p. 100 ou % |
pour copie conforme |
p.c.c. |
pour mille |
p. 1000 ou o/oo |
présenter (se) |
prés. (se) |
président-directeur général |
p.-d.g. |
prétentions |
prét. |
primo |
1° |
principale |
princip. |
prix |
px |
profession libérale |
prof. lib. |
propriétaire |
pptaire |
propriété |
ppté |
proximité |
prox. |
Les abréviations ne sont pas des sigles et n’en suivent donc pas les règles.
Les unités de mesure ne prennent pas le point abréviatif.
En violet : abréviations pour petites annonces.
En bleu : abréviations des unités de mesures (jamais de point abréviatif pour les unités de mesure).
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Abréviations courantes : de F à L
Abréviations courantes : de M à P
Sigle, acronyme ou abréviation ?
Abréviations dans une bibliographie
Bibliographie : op. cit.
À Dieu vat ! : l’espoir mais pas l’adieu
Cette expression figée est un pur produit de la tradition maritime et a gardé le " t " traditionnel, qui d’ailleurs peut être prononcé.
Elle exprime l’espoir, le fait de se confier à Dieu comme dans " à la grâce de Dieu " ou " advienne que pourra ".
On la voit parfois écrite " à-Dieu-va(t) " mais cet usage n’est pas admis par tous.
Adieu va ! sonne plutôt comme une mise à la porte définitive !
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Un cafard laqué ? Une blatte dans un restaurant chinois
J’ai fait erreur, au temps pour moi!
Sigle, acronyme ou abréviation ?
J’ai fait erreur, au temps pour moi!
Et non, comme on a tendance à l’écrire : c’est une erreur, autant pour moi.
Parce qu’alors, on devrait se poser la question : autant que quoi ?
Est-ce que, comme lorsqu’on fait un décompte de points dans une partie, on perdrait le nombre de points correspondant à la manche ?
On s’engage à payer les pots cassés en quelque sorte.
Et bien non. Cette expression vient en fait du monde la musique et de la danse.
Lorsqu’on a fait une erreur, qu’on a été à contretemps, il faut revenir au temps.
Il faut donc comprendre : il faut, par ma faute, reprendre ce qu’on vient de faire, au moment où je me suis trompé.
Tout le monde d’ailleurs connaît l’expression en deux temps, trois mouvements.
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" À corps et à cri " ou " à cor et à cri "
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Un magasin bien achalandé est plein de clients ou de marchandises ?
Quand les coquecigrues voleront en escadrilles…
" À corps et à cri " ou " à cor et à cri "
Cette locution, figée au singulier, nous vient de la chasse à courre c'est-à-dire de la chasse où on poursuit le gros gibier avec des chiens.
Le corps dont il s’agit ici n’est pas celui du cerf, ni du chien, encore moins le corps du délit.
Il s’agit du cor de chasse que l’on sonne et auquel répond le cri des chiens.
L’expression exacte est donc :
À cor et à cri
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Une figure de style : la métonymie