Nous avons affaire à des aigrefins mais je n’en ai rien à faire
On peut parfois hésiter entre les expressions avoir affaire et avoir à faire.
La prononciation est identique. De plus, l’origine du nom affaire est à faire, c’est-à-dire " ce qui est à faire ".
C’est dire si nous sommes en présence d’un ouroboros, en d’autres termes d’un serpent qui se mord la queue.
Bien que les deux graphies aient longtemps été possibles, la graphie avoir affaire est maintenant celle qui prévaut. Notons que le nom affaire y est au singulier.
Avoir affaire à c’est se trouver en présence de quelqu’un, en rapport avec quelqu’un ou devant une réalité à affronter.
- Ce n’est pas souvent qu’on a affaire à un connaisseur.
- S’il continue, il aura affaire à moi.
On peut aussi trouver l’expression avoir affaire avec, parfois jugé vieilli.
- Il a eu affaire avec la justice.
L’expression avoir affaire de a le sens d’avoir besoin de et est aussi un peu archaïque.
Avoir à faire peut être utilisé dans le sens de s’acquitter d’une tâche, être occupé à.
- La maman a beaucoup à faire (je ne vois pas d’où je tire cet exemple… !)
- J’ai eu affaire à des clients exigeants et donc j’ai eu beaucoup de contrôles à faire.
Dans certains exemples, la séparation entre avoir affaire et avoir à faire est toutefois loin d’être nette.
- Qu’ai-je affaire (ou à faire) de ses cadeaux et de ses flatteries?
Au pluriel, affaires a entre autres le sens d’activités commerciales, économiques ou financières :
- chiffre d’affaires
- voyage d’affaires
- faire des affaires
Mais dans le sens de conclure un marché, on fait affaire avec quelqu’un (au singulier)
- Nous avons discuté les prix et finalement, nous avons fait affaire.
A la réflexion, je me demande si choisir ce sujet en cette rentrée ne relève pas de la méthode Coué...
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