Faut pas pousser le bouchon / mémé dans les orties (les hortensias) !
Que l’on pousse le bouchon un peu loin, mémé dans les orties ou que l’on pousse tout court, ce qui est certain c’est que l’on dépasse les bornes des limites.
Bref, on exagère.
Mais de quel bouchon s’agit-il ici ?
De celui du pêcheur ?
De celui du palefrenier ?
De celui qui empêche (très temporairement, je vous fais confiance) l'accès au délicieux contenu d'une dive bouteille ?
De celui du périphérique parisien ou du tout aussi redoutable bouchon quotidien du centre-ville de Nantes (la seule ville de France pour laquelle le Guide vert conseillait aux touristes de renoncer à l’idée saugrenue d’y entrer en voiture) ?
A priori, non.
Il s’agirait plutôt de celui que les joueurs de pétanque essaient de courtiser au plus près ou bien du jeu qui consistait à faire tomber avec un palet des bouchons surmontés de pièces de monnaie.
On imagine de suite, sous la plume d’un Pagnol, l’accent chantant de César s’exclamant : " Eh, peuchère, tu pousses le bouchon un peu loin !" à son compagnon qui, avec sa boule, vient de déplacer le cochonnet, histoire d’embêter le monde.
Dans l’expression, faut pas pousser mémé dans les orties, on ajoute l’idée qu’il ne faut pas avoir un comportement asocial.
En clair, ne vous comportez pas comme ce sauvageon de banlieue, cette racaille bonne pour le karcher, planquée dans son hall d’immeuble à guetter la mémé revenant du Super U avec un poireau débordant du cabas.
Ne voilà-t-il pas que pris d’une irrépressible envie de se taper autre chose que du Royco Minute soup au micro-ondes, il décide de faire main basse sur le précieux légume (dont, je vous le rappelle, il doit manger 5 fois par jour… c’est la télé qui le dit, donc ce n’est pas des c… !).
Bref, il envoie une torgnole à la mémé qui, comble de malheur, va rouler dans le seul carré d’orties de tout le quartier, laissé là par (au choix) : un jardinier incompétent / un employé des espaces verts qui ayant fini ses 35 heures, était parti en RTT / un écologiste militant favorable à la biodiversité.
Mal lui a en pris. Encore, s’il avait choisi les hortensias, la mémé envoûtée par ce coin de nature au pied de sa tour aurait pu se laisser aller et trouver qu’un poireau pour tant de beauté, ce n’était pas cher payé.
Mais, les orties, ah, non, il ne faut pas pousser quand même !
Et la mémé d’hier étant devenue une senior, elle attrape ce jeune malotru par le colbac, lui assène quelques coups de canne bien sentis et le renvoie manu militari dans ses plates-bandes.
Ah, la vieillesse d’aujourd’hui !
Il semblerait que nos amis québécois aient d’autres expressions pour dire qu’il ne faut pas exagérer comme Pousse mais pousse égal ou le succulent Faut pas ambitionner sur le pain béni.
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