Un problème ? Il n’y a qu’à faire un nouveau Grenelle !
Grenelle de l’environnement, Grenelle de la mer, Grenelle de la sécurité, Grenelle 1 ou 2, cette expression est à la mode actuellement.
Elle est utilisée dans le sens de réunion au sommet suivie d’un accord important entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Lors de la crise de mai 1968, le mouvement étudiant qui battait avec énergie le pavé parisien, s’était doublé d’un énorme mouvement de grèves spontanées, tel que la France n’en avait jamais connu.
Il fallait à tout prix éviter une coalition qui aurait pu être dangereuse.
Georges Pompidou décida alors de convoquer un sommet social particulièrement spectaculaire dans sa forme et dans ses décisions. Le patronat et le gouvernement voulaient à tout prix arrêter les grèves et les syndicats souhaitaient reprendre l’initiative.
Toutes les organisations syndicales furent donc conviées rue de Grenelle.
Après une journée et une nuit de négociations, un protocole des propositions du gouvernement est publié le 27 mai au matin. Il ne prévoyait rien de moins que le relèvement du salaire minimum de 35 % et des autres salaires de 10 %.
Mais ces propositions ne devinrent jamais des accords car elles furent rejetées par les ouvriers.
Le premier Grenelle a donc été un échec et ses accords qui n’en étaient pas, n’ont de fait débouché sur rien de concret même si on l’a un peu oublié pour ne retenir que son côté spectaculaire.
Faire un nouveau Grenelle c’est, dans le vocabulaire politique, réunir un sommet important pour de grandes négociations, afin de mettre fin à une crise ou de frapper l’opinion.
Il est quand même ironique de constater que pour résoudre nos diverses crises actuelles, nous nous référions à une réunion qui fut un fiasco ou au mieux une opération de communication avortée.
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