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Clavier et style par Alpha et Oméga Nantes

Articles avec #redaction et style tag

Faire parler quelqu’un : le discours indirect et le discours indirect libre

5 Octobre 2011 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

Le discours indirect rapporte des propos en les introduisant par un verbe de parole suivi d’une proposition subordonnée. On ne change ni le temps, ni la personne. Le discours est reformulé.

 

L’impression est une mise à distance par rapport à ce qui est dit. Cela donne moins de spontanéité et d’authenticité.

 

Il me déclare : « Je déteste me promener, je préfère rester sur Internet. Vas-y tout seul, demain. » (discours direct)

 

Il me déclare qu’il détestait se promener et préférait rester sur Internet. Il me proposait d’y aller tout seul le lendemain. (discours indirect)

 

On observe dans la deuxième phrase par rapport à la première :

  • une modification de la ponctuation,
  • des verbes introducteurs (dire, proposer) suivis d’une subordonnée.
  • un changement de personne et de temps : je déteste 1ère personne, il détestait 3e personne
  • quelques adaptations dans la construction et les adverbes : demain devient le lendemain, vas-y devient d’y aller.

 

Evidemment, c’est un style plus lourd d’autant que l’on est souvent obligé de répéter les verbes introducteurs pour éviter une succession de subordonnées, dès que le discours est un peu long.

 

Dans ce cas, on peut passer au discours indirect libre qui rapporte les paroles prononcées, sans reprendre les formes du discours indirect :

 

Il déclare détester se promener et préférer rester sur Internet : vas-y tout seul demain !

 

Elle s’exclamait sur la grosse chaleur de la boutique : vrai on aurait cru entrer dans un four (E. Zola)

 

 

Qu'est-ce qu'un texte à contraintes ?

5 Février 2011 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

Saurez-vous trouver ce qui rend ce texte si particulier ?

 

Jusqu'au conflit, Gontran avait toujours voulu garantir la paix. Mais la domination du tyran sur la population contraignit l'ami du roi à agir. Son discours attrista son cousin, baron vil autant qu'abruti, mais plut aux ruraux aux abois, croulant sous l'impôt royal. Il promit qu'au mois d'avril, ayant anobli vingt compagnons, il partirait voir l'insolent tyran. L'ayant vaincu, il paraîtrait alors au palais non sans avoir fait abolir la loi sur la taxation du mouton qui accablait maint paysan.

 

Ce texte est un texte à contraintes ce qui signifie que l'écriture obéit à une contrainte stylistique que l'auteur s'est imposée. Dans ce cas, la contrainte est de ne pas utiliser le E ce qui n'est pas aussi facile qu'il paraît, le E étant la lettre la plus utilisée en français.

 

Rien que dans le paragraphe précédent, j'en ai utilisé 37... si mon compte est bon.

 

Essayez et vous verrez...

 

Il existe d'autres contraintes comme celle du prisonnier.

 

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Les poèmes à formes fixes : la ballade de Villon à Cyrano

26 Janvier 2011 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

 

Les poètes provençaux du Moyen Age avaient mis au point un véritable trésor de formes strophiques, de combinaisons de rimes et de rythmes ; ces formes ont été sans cesse renouvelées, redécouvertes.

 

Ainsi des formes fixes ont été définies : le nombre des strophes, la disposition des rimes y suivent un ordre rigoureux. Les plus importantes sont le sonnet et la ballade.

 

La ballade est bâtie sur trois strophes ayant les mêmes rimes disposées de la même manière, strophes de 8 vers avec 8 syllabes, de 10 vers avec 10 syllabes, de 12 vers avec 12 syllabes.

 

Elle comporte en plus, de façon facultative, une demi-strophe, l'envoi qui commence souvent par le mot Prince qui représente tantôt un prince réel mais le plus souvent Prince du Puy, une académie littéraire.

 

Chaque strophe se termine avec le même vers-refrain.

 

La ballade qui est apparue au 14e siècle a connu un immense succès pendant deux siècles, puis, après une période d'oubli, elle a été reprise par les parnassiens.

 

A titre d'exemple, j'aurais pu prendre la Ballade des dames du temps jadis de François Villon avec son célèbre refrain Mais où sont les neiges d'antan ? mais je ne résiste pas à vous présenter plutôt celle de Cyrano.

 

Je jette avec grâce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon ;
Élégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Mirmydon,
Qu'à la fin de l'envoi je touche !

Vous auriez bien dû rester neutre ;
Où vais-je vous larder, dindon ?...
Dans le flanc, sous votre maheutre ?...
Au cœur, sous votre bleu cordon ?...
-Les coquilles tintent, ding-dong !
Ma pointe voltige : une mouche !
Décidément... c'est au bedon,
Qu'à la fin de l'envoi je touche.

Il me manque une rime en eutre...
Vous rompez, plus blanc qu'amidon ?
C'est pour me fournir le mot pleutre !
- Tac ! je pare la pointe dont
Vous espériez me faire don
- J'ouvre la ligne,- je la bouche...
Tiens bien ta broche, Laridon !
A la fin de l'envoi, je touche

Prince, demande à Dieu pardon !
Je quarte du pied, j'escarmouche,
je coupe, je feinte... Hé ! là donc
A la fin de l'envoi, je touche.

 

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Chanson et poésie

Une liaison mal t'à propos ?

19 Janvier 2011 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

L'emploi des liaisons est souvent délicat et conduit à de nombreuses fautes de prononciation... et à de nombreux jeux de mots.

 

Pour essayer de clarifier un peu, voici quelques grands principes :

 

La liaison consiste à faire entendre devant un mot commençant par une voyelle (ou h non aspiré), la consonne finale du mot précédent, qui serait dans un autre cas muette.

 

Ça, c'est le principe général. Mais en fait, certaines consonnes muettes subissent par la même occasion une altération.

 

Ainsi, le z mais aussi le s et le x donnent un z lors d'une liaison : des z'oiseaux.

Le d devient t : un grand t'homme.

Le f peut se prononcer v : neuf v'ans ou neuf v'heures mais neuf f'enfants.

Les voyelles nasales peuvent perdre ce caractère : moyen-âge se prononce moyenne n'âge. Bon ami donne bonne n'ami.

 

En outre, certaines liaisons sont obligatoires, d'autres conseillées et d'autres enfin proscrites.

On dit un grand t'homme mais ma mère me reprenait lorsque je disais des s'haricots.

 

On peut dire vous aussi ou vous s'aussi selon les circonstances.

 

Enfin, certaines liaisons sont mal venues notamment parce qu'elles prêtent à confusion : je vais aux eaux ne peut se prononcer sans un chouïa de facétie : je vais z'aux z'eaux qui pourrait se comprendre je vais au zoo.

 

Dans la pratique, le nombre des liaisons varie suivant les niveaux de prononciation : on lie plus dans une conférence à la langue recherchée que dans une conversation en famille.

 

De nos jours, la liaison est en régression et n'est utilisée par tout le monde qu'à l'intérieur d'un groupe de mots ce qui permet parfois de préciser le sens.

 

Ainsi, on dit avoir un pied-t'à-terre à Paris mais mettre un pied / à terre lorsque l'on descend de vélo.

 

En dehors des groupes consacrés comme les États-z'Unis ou le cas z'échéant, on ne lie pas une syllabe accentuée à une syllabe qui ne l'est pas, ni un adjectif avec le nom qui le précède : un savant / aveugle.

 

Une de ses grandes utilités est de permettre d'entendre le s du pluriel au-delà même de la stricte application des principes de liaison :

Jeune n'enfant ! mais Jeunes s'enfants !

Vous êtes / Italien mais Vous êtes z'Italiens s'ils sont plusieurs.

Et même :

Quel cas intéressant ! mais Quels cas z'intéressants !

 

Pour nous résumer, la liaison n'est réellement obligatoire que dans de rares cas mais dans ceux-ci son omission apparaitra comme une erreur.

 

A contrario, même dans la langue familière, la liaison devant le h « aspiré » (des z'haricots) peut sembler fruste ou humoristique.

 

Le pataquès (de « je ne sais pas-t-à qu’est-ce ») est une faute de liaison consistant à substituer un s à un t final, ou réciproquement, et plus généralement, à faire entendre une consonne qui n’existe pas à la finale du mot précédent. C'est la fameuse "liaison mal-t-a-propos". Par extension, le terme désigne également un discours confus, inintelligible.

 

Parmi les plus célèbres, on peut trouver :

Cent-z-euros ; Entre quatre-z-yeux ; J'y ai-z-été ; Ça va-t-être difficile ; Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira-t-à toi ; Le bal des Quat’z’arts...

 

Alors sa veuve en gémissant, au gué, au gué
Coucha z'avec son remplaçant, au gué, au gué

 

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Une figure de style : le zeugme ou zeugma

19 Février 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

Le zeugme est une figure de style consistant à relier plusieurs membres d’une phrase appartenant à des plans syntaxiques ou sémantiques différents, avec un terme qu’ils ont en commun sans le répéter comme par exemple :

  • Vêtu de probité candide et de lin blanc (Victor Hugo)
  • L'ancien combattant a été blessé deux fois ; une fois au front, l'autre à l'abdomen. (Coluche)

Il existe deux types de zeugmes en rhétorique.

Le zeugme sémantique, aussi appelé attelage, consiste à rattacher à un mot (le plus souvent un nom) deux compléments disparates quant à leur sens, l'un étant un terme concret et l'autre un terme abstrait.

  • Les marchands de boisson et d'amour (Guy de Maupassant).

Le zeugme syntaxique ou zeugme de construction, unit à un mot (généralement un verbe) deux compléments qui se construisent de façon différente. Dans le premier exemple qui suit, on joint au même verbe croyait un complément indirect, à son étoile, et un complément direct, qu’un certain bonheur lui était dû.

  • Il croyait à son étoile et qu'un certain bonheur lui était dû (André Gide).
  • Ils savent compter l’heure et que la terre est ronde. (Musset)
  • Mieux vaut s’enfoncer dans la nuit qu’un clou dans la fesse gauche. (Alphonse Allais)

Le zeugme peut être intentionnel ou non. Il est fréquemment utilisé dans la langue littéraire à des fins stylistiques, car il crée un effet de surprise par des associations incongrues, s’il est réussi. Toutefois, dans la langue générale, certains zeugmes sont considérés comme fautifs.

Quelques exemples :

  • Contre ses persiennes closes, Mme Massot tricote, enfermée dans sa chambre et dans sa surdité. (Roger Martin du Gard)
  • Je vote avec mon cœur et le pouvoir de mon collègue.
  • Hier, pour la première fois, Théotim a mangé à table avec nous et ses doigts.
  • Cette pauvre fille sentait la misère ainsi que des pieds.
  • Grâce au service par téléphone, je suis connectée sans fil et sans souci (publicité de Dell)
  • Ils sautèrent le dessert et sur l'occasion pour filer.
  • Les Bleus gagnent avec Zidane et la manière (Libération 2005)
  • Réveillonner avec des huîtres et une amie...

Certains zeugmes ne fonctionnent qu’oralement :

  • Je préfère les chants des oiseaux à ceux du paysan.
  • D'abord ce fut ma voix qui se cassa, puis la plupart des spectateurs.

Mais le résultat peut être particulièrement catastrophique :

  • Un ado fauché par une voiture de police à 100 km/h et Marseille, projeté à 20 mètres sous la violence du choc et les yeux de son frère. (la presse, juin 2007)

Par contre, ne sont pas des zeugmes mais des jeux de mots :

  • Je préfère panser mon cheval, qu'à la mort !
  • Quand il vit le lit vide, il le devint aussi.
  • Quand je vois une énormité dans une copie d'élève, mon sang ne fait qu'un tour et mon bic aussi.

Et j’espère qu’à la fin de cet article, vous ne vous direz pas que de le lire, cela vous a pris 10 minutes et la tête !


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Les tics de langage

30 Janvier 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

J’imagine que les tics de langage ont été traités et étudiés par bien des spécialistes spécialisés, mais je n’en suis pas bien sûr.

Sait-on par exemple d’où provient le fait que certaines personnes, en pleine possession de leurs moyens, laissent envahir leurs discours par des locutions tellement proliférantes qu’elles en deviennent parasitaires ?

Le fait d’user et d’abuser d’un mot, d’une expression, d’un adverbe, est une manie courante. On la remarque toujours chez les autres, tel prof répétant " C’est aberrant " ou " N’est-ce pas ? " toutes les trois phrases, telle copine consommant du " Arrête, je meurs " à haute dose, ou se gavant d’un quelconque " Quelle prise de tête " à cause de sa nouveauté, tout cela est très banal.

Si, à une certaine époque, tout le monde a parsemé ses paroles de " tu vois ", " si tu veux " et de " J’veux dire " (You see et I mean, tout aussi proliférants chez les Anglo-Saxons), le tic est resté, et certains en usent encore avec une fréquence inquiétante. Il m’est arrivé de rencontrer des gens, parfaitement équilibrés par ailleurs, chez qui ce saupoudrage au rythme d’une mitraillette atteint les limites du supportable : " Non, j’veux dire, t’es dur de me dire ça, j’veux dire, y a des remarques qui ne se font pas, j’veux dire, chacun ses manies, j’veux dire, ça peut perturber, j’veux dire, de le savoir, j’veux dire. "

C’est à tel point que nos publicitaires, toujours à l’affût des tendances, ont fait récemment un spot mettant en scène une personne racontant un film dont le discours était ponctué de " tu vois ".

C’est absolument proche du pathologique, ça. En tous cas, voilà des gens à qui on ne peut pas reprocher de s’écouter parler.

Source : Léandri B., La grande encyclopédie du dérisoire Ed. Fluide glacial, 1994.


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Jeux de mots, mots d’esprit

4 Décembre 2009 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

Dans le registre comique, on utilise souvent des jeux de mots ou des mots d’esprit. Cependant, si leur effet peut être proche, leur mode de fonctionnement est totalement différent.

Un jeu de mots fait rire en utilisant la forme des mots ou des groupes de mots pour obtenir un glissement de sens. Comme la forme des mots change d’une langue à l’autre, le jeu de mots ne peut généralement pas être traduit.

  • Chagriner : donner la larme
  • Poudrier : entoure l’houppette
  • Elle l’accueillit à draps ouverts
  • Les femmes suivent la mode pour que les hommes les suivent. (Francis Blanche)

Le jeu de mot peut aussi être basé sur deux sens, propres et figurés, d’un même mot.

  • La femme qui vous aime parle d’avenir. Celle qui ne vous aime pas, de présents.(Jacques Pater)
  • Il y a des hommes mariés qui proclament d’une voix forte leur autorité dans leur ménage… Ils ont toujours le dernier mot, et ce mot est généralement " oui ".

Un mot d’esprit par contre, s’appuie sur des idées, sur une interprétation des situations. Donc, il peut être traduit.

  • Il vaut mieux être le deuxième mari d’une veuve que le premier.(Alexandre Potchey)
  • La principale cause du divorce, c’est le mariage. (Alphonse Allais)
  • L’avortement, je ne suis ni pour ni contre ; je suis pour qu’on laisse le choix à l’enfant.

 

Source : ARCAND R., 2006. Le plaisir des mots. Jeux de mots et mots d’esprit sur l’amour, la séduction et le couple. Ed. de l’Homme, Montréal, Québec.


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La densité d’un texte

26 Août 2009 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

Les mots ont une fonction multiple. Ils sont à la fois ce qu’ils disent, tout bêtement, mais aussi ce qu’ils suggèrent, par leur étymologie, leur niveau de langage.
Ils peuvent aussi être choisis pour leur sonorité ou pour les chocs qu’ils créent entre eux.


Les écrits techniques se focalisent sur la signification précise d’un mot. En ce sens, il n’est pas nécessaire dans un article scientifique ou un rapport de trop " chasser les répétitions " comme on le ferait dans un texte littéraire. Il faut appeler un chat un chat.


Par contre, dans le domaine littéraire, le langage se fait plus dense et engendre plusieurs niveaux de lecture et de compréhension.


Poésie et chanson ont en commun non seulement la densité mais aussi la concision.
Une chanson, un poème sont des textes très courts. Rien à voir avec un roman, pas même une nouvelle. C’est comme si chaque mot vous était compté….

D’où la nécessité de la formule, du raccourci, de trouver la juste sonorité, de l’expression qui génère une image :


Elle a les yeux revolver (Marc Lavoine)

On nous Paul-Loup Sullitzer (Souchon)

Sur une épine de barbelé, le papillon guette la rose (Adamo)


Il s’agit aussi de faire comprendre tout un univers en quelques mots :


Tonton Cristobal est revenu.
Des pesos des lingots, il en a le cul cousu ;
La famille hypocrite crie " vive le barbu ".
(Pierre Perret)

 

En quelques mots, vous savez que Tonton Christobal a fait fortune à l’étranger et que cette fortune suscite la convoitise de ses proches. Le style de la chanson et le fait qu’il porte la barbe nous amènent à l’imaginer vieux loup de mer gouailleur et non aristocrate snob. Le décor est planté.

 

Encore plus court, vous avez :


Nous étions deux amis et Fanette m’aimait… (Brel)


Toute l’histoire est déjà là, en germe.


Source : Michel Arbatz. Le moulin du parolier. Guide à l’usage des auteurs de chansons et autres obsédés textuels. Jean-Pierre Huguet éd. 1996.


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Le vocabulaire professionnel

24 Août 2009 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

Chaque entreprise, chaque secteur professionnel a son vocabulaire propre, ce qui ne simplifie pas la tâche du Béotien qui débarque.

En effet, ce vocabulaire est devenu tellement complexe qu'il ne peut quasiment être compris que par les gens du même secteur... d’autant qu’il s’agit souvent de franglais c'est-à-dire d’un vague sabir à consonance anglaise.

C’est le briefing du marketing, les séances de training utilisant des slides ou un paperboard pour vous présenter les programmes de e-learning ou de phoning…

Mais le pire que j’ai eu, était un ex capitaine au long cours qui parlait sur le ton de la conversation de bateaux ro-ro ou lo-lo.

Lorsque je me suis résolue à lui demander la signification – et l’orthographe – il m’a expliqué qu’il y avait des bateaux type ferry qui étaient chargés en faisant rouler les véhicules à l’intérieur (roll in – roll out = ro-ro) et d’autres par grue (load in – load out = lo-lo).

Évidemment…


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Le pangramme

22 Août 2009 , Rédigé par Cath Publié dans #Rédaction et style

Un pangramme est une phrase ou un texte qui présente une fois au moins les 26 lettres de l’alphabet, par exemple cet alexandrin :

  • Portez ce whisky vieux au juge blond qui fume !

Ou bien selon vos préférences :

  • Portez ce whisky blond au vieux juge qui fume !

Cet énoncé aurait servi à tester les claviers de machine à écrire et on le trouverait encore dans quelques mémoires mortes d’imprimantes.

En voici un autre moins connu :

  • Voyez le brick géant que j’examine près du wharf.

Pour l’anglais, on pourrait citer :

  • The quick brown fox jumps over the lazy dog.

(Le vif renard brun saute par-dessus le chien paresseux.)


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Clavier anglophone ou francophone, AZERTY ou QWERTY
Langage SMS ou Internet : lol