L'argent, le pèze, le flouze et Cie
En ces temps de crise, regarder le 20 heures est un peu déprimant !
On ne nous parle que de banquer, raquer, casquer, cracher au bassinet alors que nous sommes fauchés, raides comme un passe-lacet.
L'argent, la monnaie, objet de convoitise des collecteurs d'impôts de tous poils et de toutes obédiences, a donné lieu à une terminologie très riche, plus ou moins argotique ou familière.
Bon premier, le fric vient de fricot, terme désignant le repas préparé. Quand on en a (du fric), on peut en acheter (du fricot),
En seconde place par ordre de fréquence, on peut trouver le pognon, un peu plus vulgaire, légèrement plus agressif mais toujours du registre familier. Au XIXe siècle, pognon était le diminutif de pogne, selon les régions une délicieuse galette ou sorte de brioche, bien plus goûteuse que le pain quotidien. Quand quelqu'un avait touché la galette, il pouvait manger de la brioche tous les jours !
Toujours dans le registre de l'alimentation, on peut aussi appeler l'argent le blé du fait de sa couleur jaune d'or, l'oseille et donc la galette. Et quand on en a plus, qu'on est fauché comme les blés, alors, c'est qu'on n'a plus un radis.
On voit aujourd'hui réapparaitre le mot thune (ou tune) alors qu'il avait presque disparu de notre vocabulaire. Au XVIIe siècle, la thune c'est l'aumône. A partir du XIXe, il désigne la pièce de 5 francs et s'utilise plutôt au pluriel : Tu as des thunes ?
Outre les thunes, les menues pièces de métal ont donné d'autres expressions : les ronds, les picaillons, la ferraille, les pépètes.
Quant à la fameuse phrase : t'as pas 100 balles ? comme les expressions sac (10 francs), brique ou bâton (10.000 francs), le passage à l'euro leur aura mis du plomb dans l'aile mais qu'elles pourront peut-être trouver un nouveau souffle.
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