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Clavier et style par Alpha et Oméga Nantes

Cessez de me rebattre les oreilles ou je vous rabats le caquet !

31 Août 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Le mot du jour

Rabattre et rebattre sont des paronymes c'est-à-dire des mots dont l’orthographe et la prononciation sont proches. Qui dit proche, dit confusion possible.

 

On a le verbe battre (les cartes, un tapis, la campagne, comme plâtre). Si on bat une deuxième fois, on re-bat.

  • Après une fausse donne, on bat les cartes à nouveau. On les rebat.
  • Rebattre un matelas, c’est le refaire et battre la laine qu’il contient (je ne sais pas si cela se fait encore souvent de nos jours…)
  • Rebattre un tonneau, c’est en resserrer les douves en frappant sur les cerceaux.
  • A la chasse, un chien qui revient à plusieurs reprises sur les mêmes voies, rebat ses voies.

On a donc l’idée que l’on revient à la charge en battant une nouvelle fois ce qui a déjà été battu. C’est de l’acharnement syntaxique.

 

Dans rabattre, vous avez l’idée de ramener vers le bas :

  • Le vent rabat la fumée.
  • Le prix est trop élevé, vous devez le rabattre (demander moins cher).
  • J’avais de grandes ambitions. Il m’a fallu en rabattre.
  • Rabattre une couture, un arbre trop haut, le caquet de quelqu’un pour le faire taire…

Par extension, rabattre signifie aussi ramener vers un endroit.

  • Les chasseurs rabattent le gibier vers la plaine.

Seulement voilà, en linguistique comme dans beaucoup de domaines, les absents ont toujours tort. Pour utiliser le langage actuel, le pauvre rebattre est moins people, moins bling bling que rabattre (peut-être est-il déprimé parce qu’alors qu’il a déjà plusieurs siècles d’existence, il n’a toujours pas sa Rollex, allez savoir…).

 

Bref, on entend souvent rabattre les oreilles au lieu de rebattre les oreilles et rien que t’entendre ça, cela me nique la stéréo.

 

Remarquez que dans l’absolu, on pourrait effectivement rabattre les oreilles de quelqu’un, surtout s’il a la morphologie de Monsieur Spock dans Star Trek, et les fixer avec un petit morceau de scotch.

 

Mais quand même, avouez que ce n’est guère pratique !

 

En fait, votre discours a une fois battu les tympans de votre interlocuteur, façon vague allant s’écraser sur la plage.

 

Soit qu’il ait les portugaises ensablées, qu’il soit dur de la feuille ou qu’il se batte l’œil de vos arguments, il est resté de glace.

 

Alors, vous en avez remis une couche… et donc vous lui avez rebattu les oreilles.

 

Evidemment, lui, vous a trouvé lassant pour ne pas dire carrément ennuyeux.

 

De là, à ce qu’il décide de se rabattre les oreilles avec les mains, façon boules Quies improvisées, il n’y a qu’un pas.

 

A moins qu’il préfère vous rabattre le caquet !

 

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Aller à la ligne dans votre traitement de texte préféré

29 Août 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Présentation du texte

Autrefois, sur une machine à écrire, lorsque vous arriviez en fin de ligne, vous faisiez ce qu’on appelait un retour chariot pour passer à la ligne suivante.

 

Certaines personnes ont gardé cette habitude. Mais avec les traitements de textes, il ne faut jamais appuyer sur la touche Entrée (ou retour) pour passer à la ligne au sein d’un même paragraphe. Ainsi, si les fins de ligne sont déplacées suite à une nouvelle mise en forme ou à une modification du texte, le programme se chargera de couper Sinon, vous aurez des sauts de ligne irréguliers et vous rencontrerez des problèmes lors de la mise en forme de votre texte.

 

Lorsque vous arrivez en fin de ligne, le programme ramène automatiquement votre curseur au début de la nouvelle ligne.

 

La touche retour permet de passer à un autre paragraphe.

 

Il se peut toutefois que vous souhaitiez passer à la ligne sans nécessairement commencer un nouveau paragraphe. C’est le cas lorsque vous souhaitez couper un titre de façon logique par rapport à sa signification. Dans ce cas, il faut faire ce qu’on appelle un saut de ligne ou un retour forcé. Sur Word cela s’obtient en appuyant sur Maj + entrée. La ligne en cours est terminée indépendamment de sa longueur.

 

Lorsque vous affichez les caractères non imprimables, les retours et les retours forcés sont repérés avec des symboles différents :

 

Symboles des retours à la ligne et des retours forcés. Copyright : Alpha & Oméga. Kaeffer. Nantes 2010

 

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Le petit Jésus en culotte de velours

27 Août 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Le mot du jour

Pour parler d’un petit enfant, ma grand-mère le comparait souvent à un petit Jésus.

 

Cette expression de petit Jésus évoque toute la douceur, le côté suave mais aussi la qualité et le fait que cela donne du bonheur.

 

Par contre, affubler ce pauvre enfant d’une culotte qui n’était pas du tout à la mode sous Ponce Pilate, est un anachronisme.

 

C’est pourtant ce qu’on a fait sans aucune vergogne dans cette expression.

 

Pour exprimer toute la douceur mais aussi la beauté et la richesse de l’étoffe, la dite culotte peut être en soie ou en velours.

 

De même, le petit Jésus peut être facilement remplacé par le Bon Dieu, encore que sur les tableaux, les joues rebondies du chérubin me paraissent plus évocatrices que le piquant d’une barbe de patriarche.

 

C’est ainsi que si vous tombez en pâmoison en vous envoyant derrière la cravate une gorgée d’un excellent cru, après le claquement de langue approbateur de l’œnologue satisfait, vous pouvez vous écrier C’est le petit Jésus en culotte de velours (ou au choix C’est le Bon Dieu en culotte de soie).

 

C’est dire si loin d’être la vinasse bon marché vendue en cubi au Super U, vous avez eu le droit à une sublime bouteille de derrière les fagots.

 

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Un vaccin contre les pertes de pédales de votre ordinateur

25 Août 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Informatique

Je ne sais pas si vous avez remarqué c’est toujours au moment où vous êtes pressé que votre programme préféré vous lâche.

 

Brusquement, il vous réclame à cor et à cris un fichier dont vous n’avez jamais entendu parler. Vous avez beau lui dire que vous lui avez tout donné en cadeau de bienvenue le jour où vous l’avez installé, il répète inlassablement sa demande.

 

Un rien casse-pieds, le bougre.

 

C’est ce qui m’est arrivé aujourd’hui ! Mon scanner HP ne voulait plus rien entendre alors que cela fait des années qu’il tournait vaille que vaille sans – presque – rechigner.

 

D’habitude lorsqu’il me demande ça, c’est que j’ai eu la main un peu leste lors d’un de mes périodiques grands nettoyages de printemps qui évoluent vite en nettoyages par le vide de mon disque dur.

 

Seulement voilà, aujourd’hui je n’avais rien sur la conscience. Il s’était emmêlé les pinceaux tout seul comme un grand.

 

Heureusement, que j’ai la parade… une superbe boîte à chaussures qui m’a plus d’une fois sauvé la mise in extremis.

 

Le principe est simple.

 

Lors de l’achat de votre nouvel ordinateur, vous vous procurez une boîte à chaussures sur laquelle vous écrivez SOS.

 

Vous créez votre disque de sauvegarde du système, votre disque de récupération etc.

 

Vous mettez tout cela dans votre boîte à chaussures.

 

Chaque fois que vous avez un nouveau programme, un nouveau matériel (donc un nouveau pilote), un nouveau je ne sais quoi, vous faites une copie sur laquelle vous inscrivez les numéros kabbalistiques d’identification et autres codes d’accès et vous placez le tout dans votre boîte SOS.

 

Comme cela, le jour où votre ordinateur vous fait une demande aussi sotte que grenue, vous avez la possibilité de lui clouer le bec.

 

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Souris, trackball, thinpad et autres mulots

23 Août 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Informatique

Une souris (et non pas un mulot comme l’a déclaré un de nos ex-présidents) est un élément essentiel de toutes nos conversations avec notre ordinateur

 

Une souris " classique " comporte sur sa face inférieure une bille entourée de capteurs enregistrant en permanence ses mouvements et sur sa face supérieure une ou plusieurs touches.

 

Le déplacement de la souris sur la table de travail (de préférence, sur son tapis parce que cela accroche mieux) provoque le déplacement proportionnel d’un index, visible sur l’écran.

 

La pression du doigt sur les touches (clic) indique à l'ordinateur quelle action il doit accomplir.

 

En fait, la souris est le prolongement du doigt de l'opérateur, le déplacement de l'index à l’écran permet de désigner un objet sur l'écran, et le (ou les) clic(s) de déclencher une action.

 

Par exemple, si je positionne l'index sur un dossier et que j'effectue un double clic (deux clics rapprochés), une nouvelle fenêtre s'ouvre, donnant accès aux documents (fichiers) que contient le dossier.

 

Les souris peuvent être munies d’une touche (là, c’est de l’archéologie informatique), de deux ou de trois et souvent d’une molette permettant de manœuvrer les ascenseurs qui équipent les fenêtres de visualisation à l’écran.

 

Les deux grands types de manœuvres réalisées à l’aide de la souris, sont :

 

Le clic : qui consiste à appuyer brièvement une ou plusieurs fois sur la (les) touches(s) de la souris (sélectionner un objet). Le clic peut être associé à certaines touches du clavier : Control-clic, option-clic, command-clic

 

Le cliqué-glissé : qui consiste à maintenir enfoncée la touche de la souris, déplacer celle-ci, puis relâcher la touche (déplacement d’objets sur l’écran).

 

Certaines souris sont dites programmables, dans ce cas, c’est l’opérateur qui décide des fonctions attribuées aux touches, molettes et autres boutons dont elles sont équipées.

 

Les souris sans fil fonctionnent comme des souris classiques sauf que la transmission des impulsions n’est plus assurée par le fil mais par des ondes radio. Malheureusement pour ceux dont le bureau ressemble au métro parisien à l’heure de pointe, vous ne pourrez plus retrouver votre souris perdue sous une pile de dossiers, dans un trou de souris, en suivant le fil d’Ariane qui lui sert de queue.

 

Il existe aussi des souris sans bille. Leur déplacement sur le tapis n’est plus enregistré par la détection de la rotation de la bille mais par un système optique ou électromagnétique. Le système optique peut poser des problèmes sur des bureaux en verre ou d’une couleur parfaitement unie. L’intérêt de ce type de matériel est surtout qu’on simplifie la maintenance et le nettoyage.

 

Avec l’apparition des portables, et surtout des NoteBook, une nouvelle race de souris est apparue, elle est nommée " Trackball ". Un trackball a l’apparence d’une petite boule enchâssée dans le portable. Son fonctionnement reste identique mais elle dispense de la nécessité de disposer d’un plan de travail. En fait ce trackball ressemble à une souris à l’envers (sur le dos). Ainsi au lieu de la déplacer pour faire tourner la bille, ce sont les doigts de l’opérateur qui agissent directement sur elle (la bille).

 

Avec les dernières générations de portables, est apparu le thinpad. La bille est alors remplacée par une surface sensible. C’est le déplacement du doigt sur celle-ci qui provoque le déplacement du curseur sur l’écran.

 

Lors du passage de l’une à l’autre des technologies, l’utilisateur se retrouve un peu gauche mais l’adaptation est très rapide.

 

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Champs et insertions conditionnelles

21 Août 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Informatique

Bonjour Madame KAEFFER,

Nous espérons que vous avez passé un bon été à NANTES.

Depuis votre dernière commande d’un BIGOUDI A BAJOUES le 1ER AVRIL, nous sommes sans nouvelles de vous.

AURIEZ-VOUS ETE DEÇUE ? …

 

Nous avons tous reçu ce genre de lettres dont le scripteur veut nous faire croire qu’elle s’adresse directement à nous, rien qu’à nous, que le PDG en personne l’a rédigée de sa main tremblante d’émotion, alors qu’elle a été adressée par routeur à 50.000 personnes… en particulier.

 

Avec un traitement de texte tout ce qu’il y a de basique, vous pouvez faire la même chose, simplement en utilisant le principe des champs.

 

Sur cette lettre, j’ai mis ce qui correspond à des champs en majuscules. Mais dans la réalité, rien ne distingue un champ du texte normal.

 

Si ce n’est l’envers du décor. Parce que sous le champ, il y a en fait un code (comme sous les pavés, la plage !).

 

Dans une lettre de ce style, vous avez deux types d’insertions : les insertions simples et les insertions conditionnelles

 

Les insertions simples

Vous lisez KAEFFER. Mais ce qui est réellement dans le fichier, c’est un code qui pourrait s’appeler {NOM}.

 

Pour chaque lettre, le programme va chercher dans un fichier le nom de la personne : KAEFFER, MACHIN ou TARTENPION….

 

De la même façon, le programme insère la ville NANTES, la dernière commande UN BIGOUDI A BAJOUES et la date de cette commande, le 1ER AVRIL.

Les insertions conditionnelles

Il s’agit subordonner le résultat à une condition.

 

Par exemple, si la dernière commande date de moins de 6 mois, le programme insère la phrase : AURIEZ-VOUS ETE DEÇUE ? alors que la dernière commande date de plus de 6 mois mais de moins de 1 an, il insère : N’AVEZ-VOUS PAS REÇU NOTRE NOUVEAU CATALOGUE ? Si elle est plus ancienne, il pourrait demander : AURIEZ-VOUS PASSE L’ARME A GAUCHE ?

 

Le programme doit donc comparer la date de la commande qu’il a à la date courante pour savoir depuis combien de temps vous n’avez rien commandé. Et selon le résultat de son calcul, il insère la bonne phrase.

 

Une fois que vous avez compris le principe des insertions, vous pouvez l’utiliser pour bien d’autres choses que de refourguer des brimborions invendables, comme par exemple mettre un numéro de page ou avoir en permanence sur un document la date à laquelle vous l’avez imprimé pour suivre son évolution au fur et à mesure des corrections.

 

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Madame la ministre ou Madame le ministre 

Rendez votre texte intéressant ! 

Devise de l'informaticien  

1000 commentaires sur Clavier et Style !

19 Août 2010 , Rédigé par Cath

Clavier et Style, le blog de la société Alpha & Oméga à Nantes, a passé le cap des 1000 commentaires.

Cette petite grande victoire, c'est à vous qu'il le doit, vous qui venez me voir si souvent et me laissez des petits mots toujours si appréciés.

Je vous remercie donc de tout coeur.

 

livrecoeur 

 

Je profite de cette occasion pour m'adresser à tous mes lecteurs anonymes, transparents qui lisent mes articles.

Parlez-moi. Dites-moi ce qui vous amène dans le coin. Peut-être pourrons-nous faire un agréable bout de chemin ensemble et comme on dit dans les petites annonces " plus si affinités ".

Encore merci à tous.

 

Catherine KAEFFER

 

 

Néologismes et évolution de la langue

17 Août 2010 , Rédigé par Cath Publié dans #Le mot du jour

En ce retour de vacances, l’esprit folâtrant encore un peu dans l’air pur des Pyrénées, j’ai retrouvé mon clavier et une question presque quotidienne : le mot … existe-t-il ?

Autres variantes de cette question existentielle : Est-il français ? Est-il admis ?

 

Et tout de suite, on se jette sur le dictionnaire. Si on le trouve, pas de problème. Mais si on ne le trouve pas, l’angoissante question resurgit aussitôt.

 

Alors, poussons ensemble un cri du cœur :

 

Il n’est pas nécessaire qu’un mot figure dans un dictionnaire
pour qu’il " existe " !

 

D’ailleurs aurait-on l’idée saugrenue de considérer qu’un mot qui n’existe que dans un dictionnaire sur deux, n’a qu’une demi-existence… une sorte de mort-vivant ?

 

D’autre part, pour répondre à la question " est-il français ? ", il faudrait pouvoir définir les frontières de notre langue. Rude besogne !

 

Et pour déterminer s’il est admis ou non, il faudrait préciser qui a l’autorité, la sagesse… et la rapidité de réaction nécessaires pour juger, condamner ou absoudre un mot.

 

Ce mot, il existe bel et bien, PUISQUE VOUS L’AVEZ RENCONTRE.

 

Tous nos mots ont été inventés, ont existé et circulé avant d’être capturés, apprivoisés et décrits... par un dictionnaire !

 

Toute langue vivante est un héritage que les héritiers transforment prudemment ou énergiquement pour l’adapter à leurs mœurs et à leurs idées, bref à leurs besoins expressifs.

 

D’où, à toute époque, des pertes et des gains. Dans le français d’aujourd’hui, un certain nombre d’expressions ont vieilli même si elles sont souvent encore comprises. Nous pouvons lire Villon mais combien d’entre nous pourraient parler spontanément comme lui ? Par exemple, tout le vocabulaire du vêtement, tant masculin que féminin, ou celui des transports, est renouvelé en grande partie par chaque génération. Qu’aurait eu Madame de Pompadour à faire du mot " string " ? Nos dictionnaires en conservent une partie, mais chaque édition tout en communiquant allègrement sur les mots nouveaux, supprime subrepticement quelques fossiles.

 

Leurs traces demeurent cependant, enfouies dans les vieux grimoires et la poussière du temps. C’est ce qui fait l’attrait de la paléontologie.

 

En fait, si la structure de la langue est tout compte fait assez stable, le vocabulaire se renouvelle davantage.

 

Aucune période du français n’a été aussi accueillante aux mots nouveaux que celle que nous vivons. Et cela parce que le vocabulaire, le " lexique " reflète toute la réalité "extralinguistique" (néologisme technique, qui figure sans trait d’union dans les dictionnaires de linguistique), où le bouleversement est quotidien. Le rôle croissant des médias (néologisme) en est à la fois le témoin et le moteur.

 

D’autre part, l’admission des néologismes par le " bon usage " a longtemps été très surveillée. Ce fut le rôle des dictionnaires de scruter, d’un regard méfiant, tout mot nouveau. En hommage à Vaugelas et à ses célèbres Remarques, des linguistes ont récemment créé le mot de " remarqueur " pour tous ceux, professionnels ou amateurs, qui publiaient des jugements sur le bon et le mauvais usage, et dont les avis, souvent méfiants ou hostiles, discutaient les créations douteuses et les emprunts injustifiés… puis ils ont disparu, et la néologie spontanée, débarrassée de ces arbitres, libérée et presque anarchique, " bat son plein " en dépit des défenseurs de la tradition.

 

Pour le meilleur et pour le pire.

 

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